Césarine : infos sur la césarienne  
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Association Césarine, césarienne, AVAC
Association Césarine: échange, soutien et information autour de la naissance par césarienne.

L’importance du lien parents-enfant après une césarienne

Césarine, association d’échange, de soutien et d’information autour de la naissance par et après césarienne souhaite rappeler l'importance de la non-séparation de l'enfant et de ses parents après une naissance par césarienne.
Vous trouverez ci-dessous des témoignages en ce sens.

 

Témoignage de Sophie

@ Association Césarine
Je m’appelle Sophie et suis mère de 5 enfants dont 4 nés par césarienne pour différentes raisons.
Quand je discute avec d’autres femmes ayant vécu des césariennes je suis toujours triste d’entendre bon nombre d’entre elles raconter qu’elles ont été séparées de leur bébé et de leur compagnon durant les deux heures de surveillance postopératoire sans que ce soit l’état de santé de leur enfant qui ait justifié cela.
En effet, malgré 4 césariennes et deux maternités différentes, je n’ai jamais connu une séparation de plus de 30 minutes d’avec mes enfants. Pourtant, il ne s'agissait pas de maternités disposant d’une salle de réveil propre au bloc obstétrical. Ma première césarienne était programmée et j’ai eu le temps d’exprimer combien je redoutais la séparation pour la mise en route de l’allaitement ainsi que le besoin important que je ressentais de sentir, voir, entendre, toucher mon bébé dès ses première minutes de vie. J’avais le souvenir fort de ses moments pour mon aîné, né par voie basse et je ne pouvais imaginer vivre cette nouvelle naissance en passant à côté des ses précieux premiers moments. L’équipe a accepté ma requête. Au bloc nous n’avons eu que 5 minutes d’échanges puis une fois bien installée en salle de réveil, mon mari est arrivé avec notre fille dans son berceau. La sage-femme a installé un paravent. Les infirmières m’ont aidé à prendre ma fille contre moi, ce qui m’a permis de faire connaissance avec ma fille très rapidement mais pas de faire la première mise au sein, faute d’un soignant compétent à mes côtés.
Pour la naissance de ma troisième enfant, j’ai perdu les eaux avant la date de programmation de la césarienne. J’ai donc eu une césarienne dite en « urgences » mais l’urgence était relative. La sage-femme qui m’a prise en charge a été très à l’écoute de mes besoins et non seulement j’ai retrouvé ma fille une petite demi-heure après sa naissance en salle de réveil mais en plus nous avons pu faire du peau à peau et la première mise au sein en salle de réveil grâce à la présence de cette sage-femme.
Pour mon quatrième enfant, né dans la même maternité, nous avons également été réunis en salle de réveil avec mon bébé et le papa mais cette fois, par manque d’effectif, le peau à peau ne m’a pas été proposé et la première mise au sein a été retardée jusqu’au retour en chambre ce qui m’a stressé et me laisse encore aujourd’hui un goût amer.
Enfin pour la naissance de mon cinquième enfant, dans une autre maternité de la même ville, j’ai trouvé une équipe réceptive à mon projet de naissance et je n’ai jamais été séparée de mon fils, ni de son papa entre le moment de sa naissance au bloc et le retour en chambre. Le peau à peau a débuté dès sa naissance et s’est poursuivi durant tout le temps de surveillance postopératoire. Cette surveillance a , cette fois, été faite en salle de naissance. Le premier croisement de regard a eu lieu au bloc, y compris celui avec son papa et la première mise au sein a été très facile. Je garde de cette naissance un souvenir très doux et puissant à la fois, un moment qui « coulait de source ». A aucun instant je me suis sentie une « malade » pour cette naissance.
Mon témoignage montre qu'il est possible grâce à des soignants engagés dans un projet d'humanisation des naissances par césarienne , de ne pas priver les mères accouchant par césarienne des premières minutes d'interaction avec leur enfant, de moins perturber la création du lien, de ne pas retarder la première mise au sein.

Témoignage de Carole

@ Association Césarine
Mes 3 filles sont nées par césarienne pour siège décomplété.
Un enfant se fait à 2 mais les maternités où elles sont nées n'autorisant pas un accompagnant au bloc, mon mari et moi avons vécu leurs naissances chacun de notre côté.
J'aurai toujours le regret de ne pas avoir pu partager ce moment avec lui, de ne pas avoir vu son premier regard sur ses filles surtout.
On m'a rendu mon ainée en pyjama une fois remontée dans ma chambre, je n'ai pas eu le peau-à-peau tant espéré. L'allaitement a été compliqué.
Pour la 3ème, la salle de réveil était réservée au bloc maternité, mon mari a pu m'y rejoindre et j'ai pu avoir ma fille sur moi très vite.
Un moment magique !!
L'allaitement s'est mis en route très facilement. Je me suis remise beaucoup plus vite de cette césarienne, mieux vécue, à 3 cette fois là.

Témoignage de Karine

Pour mes 2 premières césariennes, je n'ai pas vécu de séparation pour la surveillance post-opératoire. Nous étions dans la même pièce, même si mon premier enfant était sur une table chauffante alors que j'aurais préféré le tenir dans mes bras. Pour ma seconde césarienne, il n'y a eu aucune séparation, notre enfant était dans nos bras, première tétée précoce, ça a été des premiers moments merveilleux.

Je ne savais pas qu'il y avait des maternités où on séparait les mères des bébés pour la surveillance post-césarienne. Aussi pour ma 3e césarienne, je ne m'étais pas renseignée sur les conditions de surveillance post-opératoire dans cette maternité, puisque je pensais qu'on ne séparait jamais les mères et les bébés, mais tandis que mon bébé était emmené à la nurserie, je me suis retrouvée à un autre étage en salle de réveil où ni les bébés ni les conjoints n'étaient admis.
J'attendais que l'effet de la rachi-anesthésie s'estompe puisqu'on m'avait dit que je serais remontée en chambre lorsque je pourrais bouger les orteils.
J'avais désespérément besoin de tenir mon bébé dans mes bras et ce furent les 3 heures les plus longues de toute ma vie ! Cette séparation qui n'a pas permis une tétée précoce a même affecté la mise en place de l'allaitement.

Quelques années plus tard, enceinte de mon 4e enfant, j'ai délibérément choisi une maternité où la non-séparation d'avec mon bébé était garantie.
J'ai pu avoir du peau-à-peau au bloc opératoire durant les sutures, mon bébé a juste été emmené pour quelques minutes de soins (avec son papa) avant qu'on ne nous emmène dans une salle dédiée pour la surveillance post-opératoire où nous étions réunis tous les 3. Nous avons pu faire du peau-à-peau et une première tétée précoce et nous avons pu profiter les uns des autres pour ces premiers instants de découverte.

Témoignage d'Anouchka

Les suites de césarienne ont été terribles pour moi car pendant 4 heures je n'ai pas pu voir mon bébé:
J'étais en salle de réveil en train de déprimer toute seule en me faisant une paranoïa sur le biberon que je ne voulais pas que l'on donne à ma fille pour ne pas risquer de compromettre l'allaitement. Je pensais à mon mari tout seul, je pleurais d'avoir raté son visage lorsqu'il a aperçu notre fille pour la première fois... Comme dans un cauchemar j'essayais de me réveiller mais je n'y arrivais pas, et mes jambes n'en faisaient qu'à leur tête, je me pinçais très fort les cuisses pour que je puisse leur montrer que je pouvais partir de la salle de réveil rejoindre ma fille et mon mari. Ce furent les 4 heures les plus longues de ma vie!

Témoignage de Bénédicte

L'ambiance au bloc est assez sympa: il y a de la musique, le soleil se lève mais je tremble à faire des bonds sur la table jusqu'à la pose de la rachianesthésie puis tout va très vite, le gynécologue salue l'arrivée de ma fille par un très gracieux : "Quelle magnifique paire de fesses" et ils me détachent un bras pour que je puisse la tenir et la dévorer des yeux, ah ce premier regard c'est extraordinaire même dans ces conditions.
Puis en salle de réveil, je rappelle que je veux ma fille pour la mettre au sein mais le temps passe et rien ne vient, alors mon mari va la "voler" à la pouponnière et me la ramène sous les yeux effarés de l'anesthésiste, mais elle ne dit rien. La mise au sein se passe super bien, il ne faut pas lui apprendre!

Témoignage d'Emma

Marion a eu une naissance comme on en rêvait : équipe médicale hyper gentille, une anesthésiste qui a elle-même accouché par césarienne et savait donc très bien expliquer les différentes sensations, papa présent au bloc où nous avons pu vivre ensemble la naissance de notre puce, avec beaucoup d'émotions !
Le papa a assisté aux premiers soins et a coupé un morceau du cordon ombilical. Il a fait du peau-à-peau dans une chambre habituellement utilisée avant la salle d'accouchement, donc tranquille et intime (la salle de réveil commune était en travaux !!!).
Je les ai rejoints rapidement (15-20 min) et j'ai pris la puce en peau-à-peau qui est rapidement devenu une première tétée : que d'émotions !!!

Témoignage d'Aurélia

Mon parcours a commencé le jour où on m'a déclenchée pour dépassement de terme pour mon premier enfant. Tout allait bien, ou presque, car on ne m'a pas aidée, on m'a laissée attendre que cela vienne, jusqu'à ce qu'on m'annonce une césarienne en fin de journée. Je suis tombée de haut : non préparée et mal informée sur le déclenchement. Ce moment a été déchirant pour moi. Je n'ai pu que pleurer en silence : je ne pouvais plus décrocher un mot, mais le cauchemar a continué encore plus quand je me suis fait traiter de patiente "qui n'avait pas sa place... de mère" ! Mon bébé a été arraché de mon ventre. Je ne pouvais pas le voir (sans raison médicale valable), le toucher, l'embrasser. Mon fils, ce bébé que j'avais porté durant 9 mois, m'avait été juste retiré comme un vulgaire paquet ! Je ne me souviendrai jamais de son visage ni de ce moment où je donnais la vie à mon premier enfant, ce bébé qui a atterri dans mes bras bien après le bloc.

Pour ma 2ème grossesse, notre princesse en a décidé autrement. Je me suis mis en travail plut tôt que la date programmée de césarienne : par sécurité, la césarienne d'urgence à été décidée ! Notre petite puce née prématurément : une minuscule crevette qui a été en néonat, mais même avec sa prématuré, j’ai pu vivre ce que j'avais perdu à la naissance de mon premier bébé. Je remercie sincèrement l’équipe ! Cette césarienne m'a redonné tout ce que j'avais perdu à mon aîné : l'humanité, le contact mère enfant, la joie de voire naître mon bébé, un moment unique que je n’oublierai jamais. J'ai pu assister à mon accouchement ou presque, et voir ma fille sortir de mon ventre derrière le champ baissé exprès ! J’ai pu prendre ma fille dans mes bras, lui faire des bisous, la câliner, lui prendre la main, et même prendre une photo de nous trois avec papa au bloc ensemble encore sur la table !

Cette césarienne a brisé mon mal être et m'a permis de refermer cette plaie que j'avais dans mon cœur. Nous pouvons enfin tourné la page. Il y a encore des maternités humaines qui font tout pour que maman et bébé vivent une naissance même au bloc magnifique ! La césarienne peut être un moment magique !

Page mise à jour en Avril 2019.